[Débat] Les préjugés sur les femmes

Pensez-vous qu'aujourd'hui les préjugés sur les femmes existent encore ?
Est-ce fondé ? A quoi est-ce dû selon vous ? etc...
Merci de voter, et d'expliquer (le débat est toujours plus intéressant que le sondage ^^).

J'ai voté oui, comme tout ceux qui ont voté d'ailleurs.

On le voit aux propos des hommes, dans la rue surtout, quand ils nous insultent parce qu'on ne veut pas rester avec eux. Personnellement, je suis dans une école privée, et j'ai remarqué que les garçons du privé n'ont pas la même attitude envers les filles que les garçons du public : par exemple, les premiers ont des avis déjà établi sur la nouvelle de la classe (allumeuse et ***) tandis que les autres réfléchissent plus avant de se fonder un avis (en tout cas, ils n'en parlent pas à voix haute avant de connaître la fille en question).
Ca me désole, mais je ne peux que faire avec.

Est-ce que quelqu'un est passé par le public ET le privé dans sa scolarité ? Pourraît-il nous dire s'il pense comme moi ?

Je me suis rendue compte que je n'avais encore jamais répondu à ce sondage ^^

Pour ma part, j'ai aussi voté oui.
On a beau dire que nous sommes dans une nouvelle ère et que la femme est bien mieux vue aujourd'hui qu'elle ne l'était hier, mais je trouve que les hommes nous dénigrent toujours. Plus de la même façon peut être, mais il est clair que nous sommes bien souvent considérées comme des "moins que rien"...

Pour que qui est du public ou du privé, je n'ai été que dans le public...mais je ne pense pas qu'il y ait une grande différence entre les deux, car les garçons que tu décris n'étaient pas comme ça dans les établissements successifs ou je suis allée...
Après peut être est ce qparce que nous n'avons pas le meme age et que les garçolns de maintenant pense comme ça...mais je n'en suis pas persuadée...

Peut-être est-ce aussi spécifique de la région. Habitant à la Réunion, j'ai déjà remarqué que la vie est très différente entre ici et la Métropole. Les mentalités ne sont donc sûrement pas les mêmes.

Je tiens à dire que je parle en général, car bien sûr il y a des exceptions et il ne faut surtout pas accuser tous les garçons (qui doivent se dire que nous sommes bien bornées de dire cela d'eux).

moi je suis un garçon ; du privé^^
j'ai voté oui parce que nous avons bien sur des préjugés sur les femmes mais ça me semble normal les femmes n'ont donc pas de préjugés sur les hommes ?

personnellement je n'en ait pas beaucoup et ils sont tous gentils par exemple je pense que les filles sont bien plus soignées et bosseuses que nous , moins feignantes aussi... mais plus sournoises aussi... :p bref...

Je suis d'accord sur 2 points : les filles en général sont plus soignées et plus sournoises. Mais plus bosseuses et moins feignantes, je suis pas d'accord du tout. (Pour l'info, je suis extrêmement feignante ! )
Je trouve que les garçons travaillent énormément ; au sens propre du terme, ils sont très bosseurs ; mais peut-être qu'en fait, ils ne le sont que lorsqu'ils sont motivés, ce que je ne vais pas leur demander.

Witch King, tu es un garçon du privé : as-tu déjà été dans le public ? ou seulement cotoyé des garçons du public ? Si oui, je veux bien qu'on en reparle, pour avoir ton avis sur les différences.

Mh... Il me semble que vous abordez la question d'un côté beaucoup trop superficiel!

Surtout toi Witchking qui part d'une très bonne intention, intention qui m'arrive gentille à l'esprit. Bien sûr, les femmes ont des préjugés sur les hommes. Mais cette sorte de préjugés dont tu parles ne sont pas les préjugés propre au sexe, ce sont les préjugés proprement humain : chacun à des préjugés sur les autres. Dès que les préjugés touchent la nature du sexe des personnes, la question est plus profonde : même quand apparament, ils ont l'air gentillet comme "plus soignée", ils sont en vérité l'héritage d'un long passé de conflit du statut de la femme par rapport à l'homme.

L'image de la femme ne nous est pas inconnue : femme au foyer, femme-mère, femme-mystérieuse, femme sérieuse mais naïve, femme faible... Pendant très longtemps, la femme n'était qu'un moyen de reproduction. Dans l'antiquité, elle était une chose comme l'esclave (voire parfois moins que lui), toujours en position de passivité par rapport à l'homme (notamment pendant l'acte sexuel : ils distinguaient l'élément actif, au dessus, menant la danse et l'élément passif, en dessous, se laissant mener). Pour aller vite, la femme au moyen-âge : un moyen de gagner de la puissance pour les grands (alliances entres seigneurs), un moyen de se reproduire pour le reste, des mains en plus pour le travail, pas grand chose d'autres. Pour aller encore plus vite, la femme avant les deux guerres mondiales : un élément mystérieux et pervers car on s'y attache par on ne sait quelle sorcellerie, un élément autre et incompréhensible, un élément qui fait fonctionner à merveille la maison et qui donne des enfants. Ses seuls loisirs alors sont le fonctionnement de la maison comme le témoignent les affiches publicitaires d'avant-guerre où la femme puise son bonheur dans le nouveau fonctionnement de l'éléctro-ménager. Pendant les guerres, la femme se retrouvant seule à peu à peu commencé à gagner du terrain.

La lutte des femmes est une aussi longue lutte que l'histoire des déconolisations et exactement comme les anciennes colonies d'aujourd'hui, le poids du pays colon est encore ressenti maintenant dans la culture et la vision du pays colonisé. Aujourd'hui encore, la femme est mineure sur de nombreux points : lorsque l'on a fait passer une loi qui obligeait les administrations en tête de l'Etat à compter une part égale de représentants masculins et féminins, il a été voté une "contre-loi" permettant aux représentants masculins de payer pour rembourser le déficite féminin. Pourquoi Ségolène Royale est-elle parvenue jusque là? Parce qu'elle est une femme, tout le monde le sait. D'un côté, c'est vu comme un aspect positif : c'est comme ça que les femmes prennent peu à peu la place qu'elles devraient avoir. Mais d'un autre côté, on pourrait le percevoir comme très négatif : la femme a tellement de retard par rapport à l'homme qu'on en est jusqu'à trouver ça positif et pas ça normal qu'une femme arrive au pouvoir, qu'on l'élise en dépit de tous ses défauts sous le seul prétexte que c'est une femme. Et alors l'avantage se retournera contre nous : Si Ségolène est élue et qu'elle nous déçoit (ce qui, à mon avis, arrivera), l'image de la femme-présidente sera perçu comme un échec. Un échec se retournant contre la femme et non contre la situation catastrophique dans laquelle se trouve la vie politique en france depuis quelques années.

Quand je compare la femme à une colonie, c'est pour souligner le fait que le passé de la femme prisonnière et soumise pèse encore lourdement sur la femme d'aujourd'hui. On voit le machisme à des degrés différents mais il gît souvent là où on ne le voit pas également. Pour illustrer cette affirmation, j'ai l'exemple personnel d'une de mes connaissances : un mec très sympa, très gentil et très attentionné qui ne se rend pas compte que sa pensée sur la femme est héritée d'une pensée méprisante sur la femme. Quand il parle d'elle, il dit des énormités qui passent inaperçus si on n'a pas en tête ce passé dont je vous ai parlé rapidement. Des énormités qui longtemps n'étaient qu'habitude de pensée et qu'on doit peut-être pardonner aux plus grands esprits dont la puissance de pensée était extraordinaire mais dont une part en était infectée par les préjugés les plus encrés dans la société. Ainsi en fut-il de l'antisémitisme par exemple. Chopin était antisémite! Quand Brassens chante dans "Une jolie fleur dans une peau de vache" tout un couplet : "Elle n'avait pas l'esprit, elle n'avait pas, l'esprit plus grand qu'un dé à coudre, mais aux femmes on ne demande pas, aux femmes d'avoir inventé la poudre".

Bref. Les préjugés sur la femme existent toujours, non pas à part égale contre les préjugés des femmes contre les hommes mais en position critique vis-à-vis de son propre statut d'humain. Notre passé retrace une longue histoire de cette condition critique de la femme et se ressent encore beaucoup aujourd'hui. On peut voir en France (c'est différent pour chaque pays) une évolution lente mais certaine en laquelle j'ai personnellement confiance même si je sais que la lutte est loin d'être gagnée (justement à cause de ce passé qui s'est intégré en nous comme un univers latent). C'est quand même hallucinant, pour nous modernes, d'imaginer un seul instant que le droit de vote des femmes date de 1944 seulement, c'est-à-dire il y a une 60taine d'années! Il y a également une autre remarque à faire : il est connu que la femme a une espérance de vie plus longue que celle des hommes. Il ne faut pas se leurrer! La femme a de tout temps conservé douillettement sa vie dans son home familial, quasiment enfermée- quand les progrès de la science lui ont permis de ne plus mourrir à l'accouchement. Aujourd'hui qu'elle gagne en liberté, qu'elle fume, qu'elle boit, qu'elle se drogue, qu'elle fait du sport, aujourd'hui elle rattrape petit à petit le niveau d'espérance de vie des hommes en même temps que l'espérance de vie humaine s'accroit (mais de quelle manière? avec toujours plus de machines et de mort artificielle... mais ceci est une autre histoire). Pour conclure, je voudrai préciser que je ne suis pas féministe : je suis pour l'égalité des sexes. Avant de me voir femme, je me considère partie prenante de l'espèce humaine.

soit dit en passant, merci d'inciter à de tels débats. Vous ne vous imaginez pas combien ça m'entraine pour le style de la dissertation (telle qu'on l'entend au stade des études supérieures)! Je voulais écrire un ptit mot et j'ai écrit une mini dissert avec une intro, trois parties et une conclusion, sans même m'en rendre compte!

En tout cas, c'est super bien dévellopé et argumenté, et ça donne à réfléchir. Tu abordes plein de côtés du problème, et je ne sais pas quoi répondre.


Je ne savais pas qu'une contre-loi avait été votée pour permettre aux hommes de payer le déficit féminin, mais je trouve ça scandaleux. A quoi bon faire passer une loi, s'il est permis de la contourner ?? juste pour dire que la France met les femmes et les hommes sur le même pied d'estale...

Je pense également que Ségolène va décevoir les français si elle est élue, mais peu de gens s'en rendent compte. Quant à mettre un femme au pouvoir, faites que celle-ci nous apporte ce que nous demandons chez n'importe quel candidat. J'ai l'impression qu'on va voté pour la femme et non pour la candidate qui apporte un programme intéressant. Bref, le débat ne porte pas sur elle...

Je pense que tous les hommes ne sont pas à accuser de machisme, seulement qu'ils ont été habitués à dominer et que c'est dur pour eux de partager. Certains se disent pour la parité mais je suis sûre qu'au fond d'eux-mêmes, ils sont déboussolés par la place que prend la femme, mais ne veulent pas paraître machos.

Sur ton dernier point : on peut observer une réelle progression positive dans le regard de l'homme sur la femme. Il y a même maintenant une grande quantité de gens qui sont loin d'être machistes et ont une conscience d'égalité parfaite. Les gens qui sont machistes en fait n'ont pas besoin de se l'affirmer puisque ça fait partie de leur mode d'être mais ceux dont je parlais, la quantité de gens qui ont intégré le passé humain et ne l'ont pas sorti d'eux, ne l'ont pas repéré, observé, contré, sont pour la plupart, des gens qui n'en ont aucune idée. Il ne s'agit alors pas d'un passé "dur à supporter" ou d'une pensée "difficile à mener" mais simplement d'un univers avec lequel ils vivent sans en avoir conscience. Parce que comprendre qu'on a un problème, si cela apparaît comme problème, suffit ici à le corriger. Ce n'est pas une sorte de lutte pour les hommes qu'il serait dur à mener parce que pendant longtemps, il ne serait pas apparu de raison de lutter et qu'ils auraient été habitués par le fait de dominer. Tu vois ce que j'essaye de dire?

Oui, mais il faut que j'y réfléchisse un peu pour éclairer le tout. Ca devient de plus en plus flou. Je t'en redirais plus un autre jour !
Bonne soirée.

Débat très intéressant que vous nous avez tenu là!
Merci à vous deux.
Pour ma part, je n'ai pas encore trop de temps devant moi là, mais je vais repasser plus tard

Wouah Amaryllis, ce fut très intéressant de te lire ! Je suis d'accord avec ce que tu dis.

Je voulais ajouter quelque chose que j'ai réalisé y'a pas longtemps : au premier semestre, j'avais un TD sur "Le mal du siècle féminin" au XIXème siècle. Et le prof nous a fait remarquer à juste titre certaines choses très intéressantes : les préjugés comme "les femmes sont coquettes, jalouses, plus psychologues que les hommes" découlent d'une longue tradition. Remettons-nous dans le contexte de l'époque : les femmes étaient totalement dépendantes des hommes : passant du statut de "fille de" à celui de "femme de". Prenons l'exemple du bal : le bal, c'est l'occasion pour les jeunes filles de trouver un mari, elles misent tout sur cela car ça va conditionner le reste de leur vie. Il y a beaucoup plus de femmes que d'hommes (les hommes qui se marient, ce sont les aînés de famille, qui héritent de la fortune familiale donc ils sont forcément moins nombreux) : du coup, la rivalité est grande : il faut être la plus jolie (de toute façon, qu'elles aient de l'esprit ou pas n'a aucune importance car on ne s'arrête pas à l'époque sur leur intelligence), il faut aussi savoir plaire et donc être à l'affut des moindres réactions des hommes d'où le développement du côté psychologie.
En outre, un homme a le droit d'être laid car il a d'autres arguments à faire valoir (sa fortune, sa situation), alors qu'une femme non. Même ça je trouve que ça reste gravé dans les moeurs de nos jours, cette idée de la beauté féminine plus importante que celle des hommes, c'est une impression assez diffuse mais qui reste ancrée, il me semble.

Je vois très bien ce que tu veux dire : peu importe que l'homme soit beau ou laid du moment qu'il est riche et bien vu, mais la femme se doit d'être belle parce que son intelligence n'existe pas pour les hommes.

Mais je me demande : si l'homme a la possibilité d'épouser plusieurs jeunes filles toutes belles et de bonnes familles, est-ce qu'il choisit celle capable de lui apporter plus qu'un rapport physique, (celle qui réfléchit), au lieu de prendre celle qui ne pensent qu'aux bals, aux dîners... et à plaire par son charme physique ?
Je crois que l'homme recherchait quand même plus qu'une femme qui puisse lui donner des enfants, même à l'époque. Ou sinon, c'est pour cela qu'il prenait des maîtresses ou allait voir les prostituées. En dépit de toutes les idées reçues sur celles-ci, elles faisaient en général plus preuve d'esprit que les autres qui se soumettaient, puisque qu'elles étaient d'une certaine façon émancipées de la loi des hommes.

Les préjugés existaient énormément à l'époque, c'est sûr, mais malgré cela, la femme était-elle réellement reléguée aux cuisines constamment ? Ne participait-elle pas déjà à lépoque aux conversations entre les hommes autrement qu'en approuvant ?

Je ne suis malheureusement pas assez informée sur ce sujet pour te répondre avec précision. C'esr sûr qu'on peut imaginer tous les cas possibles mais bon, je pense que ton hypothèse :

Citation :

si l'homme a la possibilité d'épouser plusieurs jeunes filles toutes belles et de bonnes familles, est-ce qu'il choisit celle capable de lui apporter plus qu'un rapport physique, (celle qui réfléchit), au lieu de prendre celle qui ne pensent qu'aux bals, aux dîners... et à plaire par son charme physique ?

reste de l'ordre du cas particulier et je suis moins optimiste que toi quant à ce que recherchait à l'époque un homme chez une femme. Mais je ne rejette pas la faute sur les hommes, je pense juste que c'était une question de mentalités, de même qu'il allait de soi que les femmes ne travaillent pas.

Après, c'est vrai qu'il serait intéressant de se pencher sur le rôle des salons dans l'émancipation des femmes, mais là encore, c'est un sujet que je ne maîtrise guère.