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 Les Destinèes d'Alfred de Vigny

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Astärëviten
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MessageSujet: Les Destinèes d'Alfred de Vigny   Les Destinèes d'Alfred de Vigny EmptyMer 24 Aoû - 19:46

Alfred de Vigny (1797-1863)né d'une haute lignée aristicratique, envisage une carrière dans l'armée. Très vite déçu, il se met à écrire. Il se marie, quitte définitivement l'armée et se conçacre à la littérature. Après plusieurs "échecs" sont écriture devient de plus en plus pessimiste. Il s'isole et commence à écrire la plus grande oeuvre de sa vie: Les Destinées. Il meur en 1863 à Paris.

Les Destinées écrites sur la fin de sa vie sont pessimistes et reflète la philosophie stoïcienne.
Vigny écrit dans son journal : "J'aime ceux qui se résignent sans gémir et portent bien leur fardeau."
Les Destinées sont pour la plupart l'illustration de cette phrase.

Je ne les metteraient pas dans l'ordre chronologique,mais elle sont toutes datée. Je commencerai avec un poème qui illustre bien la pensée de Vigny Le Silence



Poèmes téléchargés sur http:www.poetes.com/vigny/index.php
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Astärëviten
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MessageSujet: Re: Les Destinèes d'Alfred de Vigny   Les Destinèes d'Alfred de Vigny EmptyMer 24 Aoû - 19:52

LE SILENCE
S'il est vrai qu'au Jardin sacré des Écritures,
Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté;
Muet, aveugle et sourd au cri des créatures,
Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté,
Le juste opposera le dédain à l'absence,
Et ne répondra plus que par un froid silence
Au silence éternel de la Divinité.


Poème très dure, mais que j'aime beaucoup. On retrouve deux thème des Destinées Le silence, et Dieu.
Le silence devant la souffrance, la mort. Faire face la tête haute à tous les aléa de la vie. Comme les le disait plus haut c'est l'essentiel de la philosophie stoïcienne. La resignation devant son destin.
Quant à Dieu je ne crois pas de Vigny très croyant. Tout au long de ses poèmes on sans une sorte d'irritation contre le divin.
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Letenastärë
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MessageSujet: Re: Les Destinèes d'Alfred de Vigny   Les Destinèes d'Alfred de Vigny EmptyJeu 25 Aoû - 13:52

Effectivement... Court, mais "puissant". Les Destinèes d'Alfred de Vigny Confused Comme tu dis, je trouve qu'on sent A. de Vigny vivement dressé contre Dieu. Malgré la courte longueur du poème, c'est très expressif... froid... Dur de décrire exactement ce que ça me fait. Mais c'est très réussi.
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Astärëviten
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MessageSujet: Re: Les Destinèes d'Alfred de Vigny   Les Destinèes d'Alfred de Vigny EmptyVen 9 Sep - 19:28

bon, comme il n'y a pas vraiment de réaction je passe à un autre poème, mais si vous voulez réagir sur le précédent il n'y a pas de problème, précisez simplement le titre du poème.)

LA FLÛTE
I
Un jour, je vis s'asseoir au pied de ce grand arbre
Un pauvre qui posa sur ce vieux banc de marbre
Son sac et son chapeau, s'empressa d'achever
Un morceau de pain noir, puis se mit à rêver.
Il paraissait chercher dans les longues allées
Quelqu'un pour écouter ses chansons désolées;
Il suivait à regret la trace des passants
Rares et qui, pressés, s'en allaient en tous sens.
Avec eux s'enfuyait l'aumône disparue,
Prix douteux d'un lit dur en quelque étroite rue
Et d'un amer souper dans un logis malsain.
Cependant il tirait lentement de son sein,
Comme se préparait au martyre un apôtre,
Les trois parts d'une Flûte et liait l'une à l'autre,
Essayait l'embouchure à son menton tremblant,
Faisait mouvoir la clef, l'épurait en soufflant,
Sur ses genoux ployés frottait le bois d'ébène,
Puis jouait. - Mais son front en vain gonflait sa veine,
Personne autour de lui pour entendre et juger
L'humble acteur d'un public ingrat et passager.
J'approchais une main du vieux chapeau d'artiste,
Sans attendre un regard de son oeil doux et triste
En ce temps de révolte et d'orgueil si rempli;
Mais, quoique pauvre, il fut modeste et très poli.
II
Il me fit un tableau de sa pénible vie.
Poussé par ce démon qui toujours nous convie,
Ayant tout essayé, rien ne lui réussit,
Et le chaos entier roulait dans son récit :
Ce n'était qu'élan brusque et qu'ambitions folles,
Qu'entreprise avortée et grandeur en paroles.
D'abord, à son départ, orgueil démesuré,
Gigantesque écriteau sur un front assuré,
Promené dans Paris d'une façon hautaine :
Bonaparte et Byron, poète et capitaine,
Législateur aussi, chef de religion
(De tous les écoliers c'est la contagion),
Père d'un panthéisme orné de plusieurs choses,
De quelques âges d'or et des métempsycoses
De Bouddha, qu'en son coeur il croyait inventer;
Il l'appliquait à tout, espérant importer
Sa révolution dans sa philosophie;
Mais des contrebandiers notre âge se défie;
Bientôt par nos fleurets le défaut est trouvé;
D'un seul argument fin son ballon fut crevé.
Pour hisser sa nacelle, il en gonfla bien d'autres
Que le vent dispersa. Fatigué des apôtres,
Il dépouilla leur froc. (Lui-même le premier
Souriait tristement de cet air cavalier
Dont sa marche, au début, avait été fardée
Et, pour d'obscurs combats, si pesamment bardée;
Car, plus grave à présent, d'une double lueur
Semblait se réchauffer et s'éclairer son coeur;
Le Bon Sens qui se voit, la Candeur qui l'avoue,
Coloraient en parlant les pâleurs de sa joue.)
Laissant donc les couvents, panthéistes ou non,
Sur la poupe d'un drame il inscrivit son nom,
Et vogua sur ces mers aux trompeuses étoiles;
Mais, faute de savoir, il sombra sous ses voiles
Avant d'avoir montré son pavillon aux airs.
Alors rien devant lui que flots noirs et déserts,
L'océan du travail si chargé de tempêtes
Où chaque vague emporte et brise mille têtes.
Là, flottant quelques jours sans force et sans fanal,
Son esprit surnagea dans les plis d'un journal,
Radeau désespéré que trop souvent déploie
L'équipage affamé qui se perd et se noie.
Il s'y noya de même, et de même, ayant faim,
Fit ce que fait tout homme invalide et sans pain.
« Je gémis, disait-il, d'avoir une pauvre âme
Faible autant que serait l'âme de quelque femme,
Qui ne peut accomplir ce qu'elle a commencé
Et s'abat au départ sur tout chemin tracé.
L'idée à l'horizon est à peine entrevue,
Que sa lumière écrase et fait ployer ma vue.
Je vois grossir l'obstacle en invincible amas,
Je tombe ainsi que Paul en marchant vers Damas.
- Pourquoi, me dit la voix qu'il faut aimer et craindre,
Pourquoi me poursuis-tu, toi qui ne peux m'étreindre ?
- Et le rayon me trouble et la voix m'étourdit,
Et je demeure aveugle et je me sens maudit. »
III
« Non, criai-je en prenant ses deux mains dans les miennes,
Ni dans les grandes lois des croyances anciennes,
Ni dans nos dogmes froids, forgés à l'atelier,
Entre le banc du maître et ceux de l'écolier,
Ces faux Athéniens dépourvus d'atticisme,
Qui nous soufflent aux yeux des bulles de sophisme,
N'ont découvert un mot par qui fût condamné
L'homme aveuglé d'esprit plus que l'aveugle-né.
« C'est assez de souffrir sans se juger coupable
Pour avoir entrepris et pour être incapable.
J'aime, autant que le fort, le faible courageux
Qui lance un bras débile en des flots orageux,
De la glace d'un lac plonge dans la fournaise
Et d'un volcan profond va tourmenter la braise.
Ce Sisyphe éternel est beau, seul, tout meurtri,
Brûlé, précipité, sans jeter un seul cri,
Et n'avouant jamais qu'il saigne et qu'il succombe
A toujours ramasser son rocher qui retombe.
Si, plus haut parvenus, de glorieux esprits
Vous dédaignent jamais, méprisez leur mépris;
Car ce sommet de tout, dominant toute gloire,
Ils n'y sont pas, ainsi que l'oeil pourrait le croire.
On n'est jamais en haut. Les forts, devant leurs pas,
Trouvent un nouveau mont inaperçu d'en bas.
Tel que l'on croit complet et maître en toute chose
Ne dit pas les savoirs qu'à tort on lui suppose,
Et qu'il est tel grand but qu'en vain il entreprit.
- Tout homme a vu le mur qui borne son esprit.
« Du corps et non de l'âme accusons l'indigence.
Des organes mauvais servent l'intelligence
Et touchent, en tordant et tourmentant leur noeud,
Ce qu'ils peuvent atteindre et non ce qu'elle veut.
En traducteurs grossiers de quelque auteur céleste
Ils parlent... Elle chante et désire le reste.
Et, pour vous faire ici quelque comparaison,
Regardez votre flûte, écoutez-en le son.
Est-ce bien celui-là que voulait faire entendre
La lèvre ? Était-il pas ou moins rude ou moins tendre ?
Eh bien ! c'est au bois lourd que sont tous les défauts !
Votre souffle était juste et votre chant est faux.
Pour moi qui ne sais rien et vais du doute au rêve,
Je crois qu'après la mort, quand l'union s'achève,
L'âme retrouve alors la vue et la clarté,
Et que, jugeant son oeuvre avec sérénité,
Comprenant sans obstacle et s'expliquant sans peine,
Comme ses soeurs du ciel elle est puissante et reine,
Se mesure au vrai poids, connaît visiblement
Que son souffle était faux par le faux instrument,
N'était ni glorieux ni vil, n'étant pas libre;
Que le corps seulement empêchait l'équilibre,
Et, calme, elle reprend dans l'idéal bonheur,
La sainte égalité des esprits du Seigneur. »
IV
Le pauvre alors rougit d'une joie imprévue,
Et contempla sa Flûte avec une autre vue;
Puis, me connaissant mieux, sans craindre mon aspect,
Il la baisa deux fois en signe de respect,
Et joua, pour quitter ses airs anciens et tristes,
Ce Salve Regina que chantent les Trappistes.
Son regard attendri paraissait inspiré,
La note était plus juste et le souffle assuré.


Un poème où l'on sens quand même un peu d'espoir. J'aime bien cet idée que la mort sera le perfection et que tout ce qui vit est imparfait. Cela me fait un peu pensé à la vision de Baudelaire (voir la partie citation).
Cette sorte de fatalisme a par contre une autre "issue", car Vigny n'a pas peur de mourir et pour lui cela sera une délivrance. (je ne sait pas si on me comprend...)
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Touti
Farceur
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MessageSujet: Re: Les Destinèes d'Alfred de Vigny   Les Destinèes d'Alfred de Vigny EmptyMar 2 Jan - 22:09

Je réagis sur le premier (je lirai le deuxième une autre fois) : je le trouve extrêmement puissant en effet. Court mais très efficace car percutant : en peu de mots, il dit l'essentiel. C'est impressionnant.
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